La maladie du temps. Sur la maladie d’Alzheimer

Lien PUF

Fabrice Gzil est responsable du pôle Études et recherche à la fondation Médéric Alzheimer. Sa thèse de doctorat a obtenu le prix Le Monde de la recherche universitaire et a été publiée sous le titre Maladie d’Alzheimer : problèmes philosophiques (Puf, 2009). Il a récemment codirigé, avec Emmanuel Hirsch, le collectif Alzheimer, éthique et société (Érès, 2012).

La maladie d’Alzheimer n’est pas qu’une maladie de la mémoire, c’est une maladie du temps, dans tous les sens du terme.
Le point de départ de cet ouvrage est une réflexion philosophique sur ce handicap évolutif qu’on appelait autrefois démence sénile et qu’on appelle aujourd’hui maladie d’Alzheimer. Sa thèse est que l’Alzheimer n’est pas seulement une maladie de la mémoire, mais une maladie du temps, peut-être même la maladie du temps par excellence : parce qu’elle est devenue, après le cancer et le sida, la maladie mythique de notre époque parce que la temporalité souvent déroutante de son évolution déjoue les modèles traditionnels du soin et parce qu’elle induit, chez les personnes malades et leur entourage, des modifications profondes du rapport au temps vécu.
Envisager l’Alzheimer comme une maladie du temps permet de mieux comprendre le vécu de la maladie et les difficultés qu’elle soulève. Cela permet aussi de concevoir de nouvelles réponses individuelles et collectives aux considérables défis qu’elle occasionne. Cela permet, enfin, de reconnaître que toutes les maladies ont partie liée au temps : en tant qu’elle est la maladie du temps par excellence, la maladie d’Alzheimer montre le rapport nécessaire du soin au temps et nous invite à replacer le temps au cœur de la pensée du soin.