Vendredi 19 octobre 2012 à partir de 9h15
Université Paris Diderot
Bâtiment les Grands Moulins, hall C
Salle Pierre Albouy (6ème étage)
5 rue Thomas Mann, Paris 13e
Plan d’accès : http://www.univ-paris-diderot.fr/DocumentsFCK/viuniv/File/Plan_gnal_2D.swf
RER/Métro : Bibliothèque François-Mitterrand
Bus : 89, 62, 64, 325
En 2005, Th. Insel, le directeur de National Institute of Mental Health proposait de définir la psychiatrie comme une “clinical neuroscience”. Ce faisant, il s’agissait de gommer la distinction classique entre les troubles cérébraux organiques (objets de la neurologie) et les troubles cérébraux fonctionnels (objets de la psychiatrie). Un tel projet s’appuie sur la révolution épistémologique des trente dernières années où, pour reprendre la célèbre expression d’un historien des sciences américain, la psychiatrie impute la maladie mentale non plus “à la mère” mais “au cerveau”. Il est vrai que les sciences du cerveau (prises au sens large) ont profondément modifié la conception de la psychiatrie (ne serait-ce qu’à travers la psycho-pharmacologie) et ont conduit à un rapprochement entre neurologie et psychiatrie qui partagent des préoccupations communes, tant sur le plan théorique (explications neurocognitives de phénomènes cliniquement identiques : dépression, délire, troubles des fonctions supérieures) que sur le plan pratique (utilisation de même molécules : anti-dépresseurs pour soigner les douleurs neurogènes, anti-épileptiques pour les troubles maniaco-dépressifs ; utilisation des mêmes techniques : stimulation cérébrale profonde pour la maladie de Parkinson et les TOC invalidants, imagerie cérébrale). S’agit-il pour autant d’un retour pur et simple à la conception des rapports entre neurologie et psychiatrie tels qu’ils étaient décrits au 19ème siècle, notamment par Griesinger ? Pour ce dernier, neurologie et psychiatrie ne se différenciaient pas par nature mais uniquement par le lien privilégié qu’entretenait la psychiatrie avec deux institutions particulières: le tribunal et l’asile. L’enjeu de cette journée sera donc d’examiner, à travers l’analyse d’exemples précis, l’intrication des discours et des pratiques en neurologie et en psychiatrie ainsi que leur originalité respective.
9 h 15 : Accueil et introduction Céline Lefève/Romain Schneckenburger
Matinée :
9 h 30 -10 h 10 : Jean-Noël Missa (Univ. Libre de Bruxelles) : Entre thérapie et amélioration : une approche historique des apports réciproques de la psychiatrie et des neurosciences
10 h 10-10 h 50 : Jean-Christophe Coffin (Centre Alexandre Koyré-Univ. Paris Descartes) : Psychiatrie et neurologie à partir d’Henri Ey (1900-1977)
Pause
11 h 10-11 h 50 : Scott Phelps (Département Histoire des Sciences-Harvard) : Déni de la maladie, anosognosie et déconnexion dans la psychiatrie américaine d’après-guerre
Discussion générale
Déjeuner libre
Après-midi :
14 h 15-15 h : Claude-Olivier Doron (SPHERE – Univ. Paris Diderot) : Dégénérescence et dissolution du système nerveux
15 h -15 h 40 : Sarah Troubé (ENS) : De la neurologie à la psychiatrie : peut-on parler d’un délire propre à la psychose ?
Pause
16 h – 16 h 40 : Baptiste Moutaud (CESAMES-Univ. Paris Descartes) : Une “convergence forcée”? Anthropologie d’une collaboration entre neurologie et psychiatrie en psychochirurgie
17 h : Conclusion de la journée