Le « Ciné-club Barberousse. Médecine et soin au cinéma » vous invite un samedi par mois à 10h30 au cinéma Nouvel Odéon, 6 rue de l’Ecole de médecine, Paris 6ème.
Chaque année, elles sont des dizaines de milliers à se lancer dans les études qui leur permettront de devenir infirmières. Admises au sein d’un « Institut de Formation en Soins Infirmiers », elles partagent leur temps entre cours théoriques, exercices pratiques et stages sur le terrain. Un parcours intense et difficile, au cours duquel elles devront acquérir un grand nombre de connaissances, maîtriser de nombreux gestes techniques et se préparer à endosser de lourdes responsabilités.
Nicolas Philibert souligne la nature relationnelle du soin sans l’abstraire de ses aspects politiques : « Les élèves infirmiers sont tenus de faire un parcours de stages dans différents types de structures : en centre de santé, à l’hôpital, en milieu scolaire, en psychiatrie, en maison de retraite, en soins à domicile… Ils n’apprennent donc pas seulement à faire des soins techniques mais d’autres formes d’accompagnement. Ici on est dans un jardin partagé, en plein Paris, où des patients et des soignants en psychiatrie viennent jardiner toutes les semaines. Pour moi, c’est une scène importante, non seulement parce qu’elle présente une autre facette du rôle de l’infirmier, mais parce qu’elle montre bien comment la relation en tant que telle est un élément essentiel du soin. (…) Donner à entendre la parole de ces futurs soignants, qui sont voués à rester dans l’ombre, montrer leur détermination, leur dignité, mais aussi leurs craintes, leurs doutes, leurs fragilités, est en soi une démarche politique. Les efforts, les sacrifices que beaucoup d’entre eux doivent faire pour mener leurs études – tout en travaillant à côté – sont très perceptibles dans le film. Par ailleurs, les entretiens qu’ils ont avec leurs “référents” nous donnent à entendre de nombreux aspects de la relation soignant-soigné, relation par définition asymétrique, dans laquelle la dimension du pouvoir, loin d’être anecdotique, se doit d’être travaillée pour être contenue. »